Mbour : « En 2012, les causes profondes de la cherté de vie avaient été diagnostiquées et des solutions vendues dans les programmes de gouvernance » (opposition)


Le camp de l’opposition, au niveau de Mbour est sorti de sa réserve pour s’insurger contre la cherté de la vie et les inondations. Au détour d’une conférence de presse qu’elle a organisée, Fatou Blondin Diop, coordinatrice de la plateforme ‘’Avenir Sénégal bi niou beug’’, a renvoyé le président Macky Sall à revoir ses notes du temps où il était à la conquête du pouvoir. 

‘’Les Conseils ministériels, Conseil national sur les prix, la relégation des causes à des facteurs externes et l’impuissance semblent être les réponses fournies pour expliquer cette flambée des prix. Pourtant, en 2012, les causes profondes de la cherté de vie avaient été diagnostiquées et des solutions vendues dans les programmes de gouvernance. L’intégration d’outils d’évaluation aurait permis de suivre l’évolution des programmes et promesses du chef de l’Etat’’, a rappelé le leader de ce mouvement affilié à la formation politique de Pastef.

Cette dernière dit s’être mobilisée avec ses pairs, ‘’pour parler de ce qui commence à engendrer chez tous les Sénégalais des souffrances accompagnées d’angoisse au-delà du supportable’’. Il s’agit du ‘’front social (qui) est en ébullition’’. Et, à l’en croire, il ne se passe pas un jour sans qu’on entende des revendications venant des consommateurs, des ménages, des pêcheurs, des artisans, des paysans, des personnels de santé, entre autres’’. 

‘’Face à cette situation, lassés des discussions sous les chaumières et dans les « grand-places », Fatou Blondin Diop avec ses proches collaborateurs, citoyens Mbourois, dit avoir choisi de s’exprimer haut et fort devant tous les sénégalais. ‘’Nous portons la voix de 17 millions de goorgorlus. Nous pensons que notre devoir de citoyen doit dépasser les rendez-vous électoraux et inclure de s’indigner à haute et intelligible voix quand il le faut et en plus de nous engager dans les actions citoyennes qui visent à améliorer la vie des sénégalais’’.

Au cours de cette rencontre, Fatou Blondin Diop de dénoncer ces ‘’maux endémiques’’ auxquels ‘’s’ajoute une hausse forte et régulière de toutes les denrées notamment, celles de première nécessité. (…). Cette vie chère, les sénégalais la subissent depuis longtemps, mais ces temps-ci, elle dépasse l’entendement sous un silence assourdissant des autorités. Jusqu’ici nous n’avons constaté aucune mesure d’envergure venant du gouvernement pour faire face à ce fléau. Nous n’avons pas entendu les députés lui demander des explications et montrer qu’ils sont de vrais représentants du peuple."

À l’en croire, les origines profondes de cette situation peuvent être décryptées, en cette année 2021, et sont de plusieurs ordre. ‘’Elles sont, entre autres, liées à l’absence d’homologation, avec contrôle, des prix de certaines denrées, marquant ainsi des manquements graves de la part de l’État; aux sommes colossales dépensées pour bâtir des infrastructures dont certaines relèvent plus du prestige et de captation de marchés publics que de besoins essentiels. Tout ceci pour dire que ce sont des choix politiques, économiques et financiers qui ont produit un endettement abyssal’’, entre autres. 
Toutes choses qui font que, selon elle, ‘’aujourd’hui, le gouvernement se trouve dans l’obligation de remplir les caisses et les bailleurs institutionnels veillent au grain’’. Elle persiste et signe que ‘’les résultats sont sans appel, le gouvernement ne dispose presque pas de marge de manœuvre et fait supporter cette lourde charge à la population."

Devant cette situation, poursuit Fatou Blondin, le minimum attendu par les citoyens de la part du gouvernement serait d’accorder plus de considération et d’empathie au peuple et à chaque citoyen qui vit avec un sentiment profond d’abandon, de désolation et de fatalité. ‘’Pour commencer, le président pourrait s’adresser au peuple pour montrer sa compassion et sa solidarité envers la population. Il pourrait aussi appliquer ses recettes de 2012 éditées dans le programme de Yonnu Yokkuté (que c’était bien écrit : suppression de certaines taxes et institutions inutiles, réduire le train de vie de l’État, sanctionner ceux qui détournent les deniers publics.) ; il devrait aussi prendre des mesures fermes contre les augmentations sauvages pratiquées par des commerçants véreux. L’État doit aussi revoir la fiscalité des grandes entreprises et des importateurs ; car gouverner c’est prévoir mais aussi agir fermement quand c’est nécessaire’’. 

Relativement aux inondations, elle estime que ‘’annoncer aujourd’hui qu’un nouveau programme décennal d’assainissement (2023-2033) est à l’étude, sans présenter un rapport d’audit détaillé du plan en cours, relève d’un profond manque de respect de l’intelligence du sénégalais’’.

Mieux, poursuit-elle, ‘’des promesses, une bonne communication et quelques sacs de riz, ne pourront pas faire avaler la pilule à des citoyens de plus en plus exaspérés et fatigués. Alors que le bon choix, l’assainissement et l’emménagement des sites avant habitation, des études topographiques et des circuits d’évacuation des eaux de pluie permettront certainement de limiter les dégâts. Pourvoir les zones d’habitation d’infrastructures de base comme des voiries internes bitumées, de bonnes canalisations, d’adduction d’eau et de l’électricité bien répartie dans les concessions ou des routes goudronnées est un minimum vital’’.

En définitive, la coordinatrice de la plateforme ‘’Avenir Sénégal bi niou beug’’ a estimé ‘'important d’arriver à une gouvernance réellement décentralisée, moins politisée et plus technique de l’aménagement des territoires ; il faudrait aussi l’entretien des ouvrages ainsi qu’une meilleure éducation des populations pour leur cadre de vie’’. Autant de facteurs qui, selon elle, permettraient de réduire, au fil du temps, les inondations dans nos communes et améliorer la qualité de vie des populations.
Samedi 4 Septembre 2021




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